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Étudier la littérature française à Toronto: Un mot de notre doctorante en littérature Julie St-Laurent

On me pose souvent cette question : pourquoi étudier la littérature française à l’Université de Toronto ? Le rapprochement ne semble pasévident à première vue, surtout que chacun sait qu’on peut très bien s’y consacrer au Québec, d’où je viens. Néanmoins, les raisons en sont multiples.

J’ai complété un baccalauréat et une maîtrise en études littéraires à l’Université Laval, dans la ville de Québec, cela en effectuant un an de ma scolarité de premier cycle à l’Université Jean Moulin Lyon III, en France. Je savais qu’à la fin de mon mémoire, consacré aux poésies française et québécoise du XXe siècle, j’aurais envie de voir ailleurs, d’élargir mes horizons. En effet, au fil de ma maîtrise, la question du corps s’est retrouvée au centre de mes recherches sur la poésie, si bien que, pour mes études doctorales, j’ai voulu étudier la question du genre sexuel à travers différentes oeuvres poétiques actuelles.

Poursuivre mon cheminement à Toronto représentait alors une occasion sans pareil de m’immerger dans le contexte intellectuel anglo-saxon capital dans la vitalité des études féministes et à l’émergence même des gender studies. Par exemple, l’Université de Toronto accueille le Women and Gender Studies Institute : leurs activités permettent de sentir une fraction de ce que peut signifier le mot « community », terme qui revient souvent dans les conversations et les médias à Toronto.

J’ai entamé un doctorat à l’automne 2012 sous la direction de Prof. Barbara Havercroft, spécialiste de l'écriture au féminin contemporaine et des questions de gender, pour lequel j’ai obtenu une bourse de doctorat en recherche du Fonds québécois de recherche sur la société et la culture (2012-2013), puis une bourse d’études supérieures du Canada Joseph-Armand Bombardier du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (2013-2016).

Le Département d’études françaises de l’Université de Toronto offre un milieu de recherche motivant et un encadrement qui crée un terrain fertile pour l’excellence. Je m’y accomplis en tant que jeune chercheuse, en prenant part aux activités du Groupe de recherche et d'étude sur la littérature française d'aujourd'hui et en partageant mes acquis à travers différentes opportunités d’enseignement et de recherche.

L’étude de la poésie et du gender fait appel à la valeur profondément existentielle qu’on peut retrouver dans la littérature : je n’aurai pu trouver mieux pour mener à bien ma réflexion qu’un Département à échelle humaine qui fait face aux gratte-ciels de Bay Street.