Le point de non-retour

Matthew Ma

 

Les personnages

Maritza "Mari" Ochoa-Valle (peut se métamorphoser, en couple avec Ayla, nom de superhéro : Mirage)

Ayla (puissance super rapide, en couple avec Mari)

Josh (fait de la télékinésie, est télépathique, peut voler)

Tomohiro "Tomo" Hisakawa (a des superpuissances, de la guérison et de la durabilité)

Hasfia (peut contrôler la météo)

Drey (peut cracher du feu)

Blanc Serpent (un chef des Imposteurs, l'équipe du mal)

Medusa (un chef des Imposteurs, l'équipe du mal)

 

Mari

- «J'dois encore finir ce putain d'essai, et après, on doit grailler, j'ai la dalle, quoi ! » dis-je.

- « Absolument », dit Ayla, en m'embrassant fissa sur la joue, avant de retourner dans notre chambre. « J'ai encore un projet à fourguer pour ce soir donc je vais aller à la bibliothèque pour le finir, d'accord ? »

- « Okay, bon, meuf ! » répondis-je. Juste à ce moment-là, mon portable s'est mis à sonner.

J'ai pris mon téléphone et en regardant le nom s’afficher, j’ai vu que c’était Tomo. J'ai pas papoté avec Tomo depuis qu'on a quitté l’équipe et pris notre retraite. Il y avait eu une baston massive contre les Imposteurs, qui tentaient de dégommer la famille royale britannique et Ayla avait été gravement blessée. La voir à l'hôpital m'avait rendu dingue et j'ai juré qu'on ne se battrait plus jamais.

Ayla et moi, on avait pris notre retraite après cela et on avait commencé l'université ici, à l'Uni de Toronto.

- Allô ?

- Salut, Mari.

- Salut, uh, Tomo. Quoi de neuf ?

- J'ai un service à vous demander.

- Non, non c’est non. Tomo, cht'ai déjà dit, on est à la retraite et on ne revient pas.

Je me suis levé du sofa. Ayla, qui avait entendu le nom de Tomo juste au moment où j’allais raccrocher le téléphone, est venue écouter. Alors j'ai mis l'appel sur haut-parleur.

- Mari. S'il te plait.

- Qu’est-ce qui est important pour qu’on risque encore nos vies, hein ? T'avais promis que tu demanderais pas notre aide à moins que ce soit absolument nécessaire !

- C'est exactement ça ! On a reçu des infos sur une cargaison de drogue et d'explosifs des Imposteurs qui va arriver bientôt. C'est censé être leur dernier envoi de l'année et on est qu’en août. S'ils arrêtent leurs opérations pour le reste de l'année, c'est sûr qu'ils préparent un truc énorme et il faut qu'on intercepte la cargaison et qu'on récupère toutes les données pour qu'on puisse se préparer à ce qui va arriver. Cela pourrait être notre dernière chance de savoir où ils se trouvent avant qu'ils ne disparaissent pour qui sait combien de temps. S'il te plait, Mari. S'il te plait. Toi et Ayla avez les parfaits superpouvoirs pour ça et on sera là en renfort. On a besoin de vous.

Juste au moment où j'étais sur le point de refuser, Ayla est intervenue.

- Combien de combats sont attendus ? 

- Aucun. C'est juste une collecte d'informations, une entrée et une sortie en vitesse. Vous allez transférer toutes les données dans nos propres bases de données, puis en sortir fissa. C'est tout, a répondu Tomo.

- « On le fait pas ! » ai-je rétorqué en lançant un regard perçant à Ayla. Ayla m’a rendu mon regard noir avant de parler : « Tomo, on va juste raccrocher pour discuter et on te répondra, okay ?

- Cool, wesh. À plus.

J’ai attendu d’entendre le déclic du portable avant de me tourner vers Ayla.

- Tu es complètement dingue ?

- Tu ne l'as pas entendu ? T’as déjà vu Tomohiro Hisakawa dire un jour s'il te plaît ? Clairement, c'est une urgence sinon il nous aurait pas appelés !

- Ah, miskin ! Il n’a besoin de personne. Hasfia, Josh et Drey peuvent le faire très bien. Il sait qu'on essaie de laisser cette vie derrière nous, » ai-je marmonné en serrant les dents.

- Peut-être dans une bataille, mais toi et moi, on a toujours été responsables des missions en soums. T'es littéralement un métamorphe, il n'y a personne de mieux pour cela que toi.

Sinon, pourquoi nous aurait-il appelés ?, a répliqué Ayla, ses yeux brillants. « Et on a une responsabilité envers notre ville. Nos amis. »

Incapable de la regarder dans les yeux, je me suis assis sur le canapé en me massant les tempes. Elle s’est assise à côté de moi et me prit la main.

- Mari, oui, tu as dit qu'on allait laisser cette vie derrière. Mais tu m'as jamais demandé ce que je voulais.

Je levai mes yeux vers elle avec surprise, « Tu voulais pas faire de pause ? »

- Non, j’en ai fait une. J'en avais vraiment besoin, mon chou. Mais j'ai aussi promis à Tomo que s'il avait besoin de nous, on l'aiderait, quoi qu'il arrive.

- Tu m'as jamais dit ça !

- Tu te souviens pas du pacte qu’on a fait quand on a formé notre équipe ? On a promis qu’on sera toujours là l'un pour l'autre.

- « N'importe quoi » on a fini ensemble.

- Mari, on est responsable de choses beaucoup plus grandes que nous-mêmes. On est des superhéros, mon cœur. C'est notre travail. Et comme il l'a dit, ce sera une mission rapide, une entrée et une sortie en vitesse. Qu'est-ce qui pourrait mal se passer ?

En regardant l'expression de ma copine, elle avait l'air si déterminée. Et franchement, même si j'avais été heureux d'être loin de la vie de superhéros, cela avait manqué à une partie de moi. Ayla avait raison. Qu'est-ce qui pourrait mal se passer ?

« Okay. »

* * * * *

Mari

« Puis-je vous aider ? » Une montagne d’homme debout près de la porte s’est dressé d'un air menaçant, son visage tordu avec un air renfrogné permanent.

« Il pleut des cordes, non ? Je suis l'inspecteur en santé et sécurité. La politique stipule que je dois vérifier tous les entrepôts de la région, donc je suis juste ici pour une inspection rapide. » ai-je dit, en farfouillant avec le parapluie que je tenais et sortant la fausse carte d'identité que Josh avait faite pour moi. Punaise, ce mec est un génie.

« Bon, bon, mais faites vite », a grommelé l'homme. Dès qu'il s'est écarté, une rafale de vent a soufflé à travers la porte, renversant presque l'homme.

« Ça c'était quoi ? » a-t-il crié, soudain alerte.

« Juste une rafale de vent de la tempête, j'en suis sûr », ai-je répondu avec désinvolture en entrant dans le bâtiment et fermant mon parapluie. Merde, j'étais ravi d'échapper à la pluie ! Puis, regardant mon bloc-notes, je lui ai demandé : « Au fait, puis-je demander pourquoi vous avez un agent de sécurité à l'extérieur de cet entrepôt ? Je crois que cette jetée est réservée aux livraisons de nourriture et que la sécurité de la nourriture n'est pas une pratique standard. »

Il a paru soudainement paniqué et a bégayé, essayant de trouver une bonne réponse. « Eh bien, euh, il y a, euh, cet entrepôt est l'endroit où se trouvent les objets de valeur, donc l'entreprise qui a supervisé cette zone de la jetée a demandé, un-un garde de sécurité. »

- Pour de la nourriture de valeur ?, ai-je dit  lentement.

- Euh. Oui, a-t-il répondu sans conviction.

« D'accord. C'est noté. » J'ai fait semblant d'écrire quelque chose sur mon bloc-notes et je me suis souri à moi-même, sachant que je l'avais mis mal à l'aise.

* * * * *

Ayla

Je me suis accroupi près de la porte, essayant d'ouvrir la serrure aussi silencieusement que possible. Cette merde était vraiment coincée ! Du coin de l'œil, j'ai vu la petite fenêtre latérale s'ouvrir et les cheveux noirs bouclés de Josh apparaître à travers la fenêtre.

- Josh, viens ici et ouvre ce putain de verrou, ai-je murmuré.

- Ah, miskin. Je pensais que tu avais dit que tu étais le meilleur pour ouvrir les serrures de l'équipe, a-t-il répondu alors qu’il gigotait à côté de la fenêtre et s’approchait de moi.

- Ta gueule. Attends, comment ? T'es pas mouillé ?

- Je suis télékinétique. Si j'veux pas me mouiller, je le ferai pas.

Je lui ai tiré la langue. Il m’a souri en retour et a fermé les yeux pour se concentrer. Je pouvais entendre tous les engrenages et les boulons de la porte tourner et bouger lentement. Quelques secondes plus tard, la serrure s’est ouverte.

- On y va.

On a ouvert la porte aussi silencieusement que possible et on est entré dans la pièce. Au centre se trouvait un énorme écran d'ordinateur. Je me suis dirigée vers l'écran avec le câble de connexion USB dans mon gant et je l'ai inséré aussi fissa que possible. On avait du pain sur la planche. J'ai commencé à tripoter sur mon ordinateur de poignet holographique pour commencer à transmettre les données dont on avait besoin. Josh s’est dirigé vers la porte pour la reverrouiller et surveiller, fermant les yeux pour se concentrer sur l'extension de ses sens télépathiques et suivre les mouvements de toutes les personnes à proximité.

Jusqu'à présent, la mission s'était déroulée comme sur des roulettes. Hasfia avait soufflé une petite rafale pour masquer mon entrée alors que je passais devant le garde, et j'avais suivi le chemin fissa vers la salle de contrôle prévue à cet effet par Tomo lors de notre briefing pré-mission. Josh, notre geek technologique, était ici avec moi au cas où j'aurais besoin d'aide. Tomo, Hasfia, Drey surveillaient à l'extérieur toutes les entrées et les sorties de l'entrepôt et Mari essayait de nous faire gagner autant de temps qu'elle le pouvait en tant qu’inspectrice.

- Combien de temps avant d'avoir toutes les données ?, a chuchoté Josh, ses yeux encore fermés.

- Seulement à 20%. Pourquoi ? C'est quoi les bails ?

- Ouais, de l'aile ouest. Il semble qu'ils vont entrer, mais je peux pas vraiment dire c'est qui. Essaie d'entrer l'autre câble USB du gant. Cela pourrait accélérer le processus.

- Okay.

Le téléchargement a accéléré un peu, mais on a entendu des pas s’approcher. Juste au moment où les pas se sont arrêtés devant la porte, et qu’on a retenu notre souffle, nous préparant à une baston, une alarme a commencé à sonner comme un perroquet et à travers les haut-parleurs, on a entendu une voix gueuler, avant d'être coupée.

« La sécurité a été violée, la sécurité a été violée. Tout le personnel à l'entrepôt principal pour défendre la cargaison B-58. Je le répète, tout le personnel à l'entrepôt princip-. »

On s'est regardé avec horreur lorsqu’on a entendu des murmures étouffés derrière la porte, puis des pas s'éloignant de nous vers l'entrée de l'entrepôt.

- Vas-y. Je vais finir ici et venir vous trouver.

- T'es sûr ?

- Ouais. Vas-y.

Il a hoché la tête et volé hors de la pièce. Je l'ai entendu reverrouiller la porte et j'ai expiré pour essayer de me calmer. 75 % restants.

* * * * *

Mari

J'ai fait un flip sur ma gauche, esquivant les balles qui volaient vers moi et réussissant à me cacher derrière une pile de caisses de pommes. Dieu merci pour les pommes. Essayant de me ressaisir, j'ai pris une profonde inspiration et me suis transformé en aigle, zoomant pour éviter les balles, avant de me transformer en éléphant et d'écraser un mec sous moi. C'était pas bon.

J'avais tellement réussi à gagner du temps que je me suis mis à débiter des conneries sur la santé, mais j'avais rencontré une caisse d'arachides et j'suis allergique. J'avais éternué si fort que je l’ai renversé, exposant une caisse de contrôleurs derrière. Les contrôleurs étaient des médicaments qui, une fois ingérés, permettaient à celui qui leur parlait en premier immédiatement après l'ingestion de contrôler chacune de leurs actions. Tomo avait mentionné pendant le briefing qu'il suspectait les Imposteurs de les distribuer, mais n'avait aucune preuve concrète. En utilisant les lunettes d'appareil photo que j'avais mises pour prendre une photo, maintenant on l'avait, cette preuve.

Malheureusement, j'ai foiré et le gardien avait sonné l'alarme avant que je puisse la sonner. J'avais prévu de me transformer en lui, mais certains des autres travailleurs avaient réagi fissa à l'alarme et m'avaient vu la sonner et tout a tourné au vinaigre. Heureusement, Tomo, Hasfia et Drey étaient ici avec moi, et je pouvais voir Hasfia souffler sur les gens avec des coups de vent de l'autre côté de la pièce et Drey frapper les gens à ma gauche, crachant du feu quand il voulait.

Tomo luttait contre Médusa, l'une des chefs des Imposteurs avec des cheveux qui pouvaient s'étirer et se saisir comme des mains. Mais elle se montrait rarement et elle était toujours accompagnée de son partenaire, donc si elle était là, ça signifiait que-

Quelque chose est tombé de nulle part et m'a frappé. J'ai dégringolé à travers la pièce et en gémissant, j'ai essayé d'éclaircir ma vision pour voir quel enfoiré venait juste de me frapper. Oh putain. C'était le Blanc Serpent. Sa moitié supérieure ressemblait à un homme pâle avec des écailles au lieu de la peau et sa moitié inférieure se terminait par une longue queue. Presque invulnérable, il était le chef des Imposteurs et le partenaire de Médusa et a rarement été vu. Donc, deux choses. Un, cette cargaison était vraiment importante. Et deux, j'allais avoir le combat de ma vie.

- Je pensais que vous aviez pris votre retraite, Mirage, a-t-il sifflé, son visage se contorsionnant en un sourire dégueulasse.

- Oh, genre, vous m'avez manqué. Vous avez l'air merveilleusement bronzé et bah, encore plus maladif depuis la dernière fois que je vous ai vu, ai-je répondu sarcastiquement.

Grognant, il s'est jeté sur moi. Glissant sous lui, je me suis transformé en lion et ai essayé de lui donner une baffe, mais il a réussi à esquiver et à riposter avec un coup de pied. J'ai grimacé, mais sachant que je ne pouvais pas lâcher prise une seule seconde contre lui, je me suis fissa transformé en gorille. J'ai tenté de le frapper, mais il a réussi à esquiver. Saisissant un poteau métallique d'un tas de construction près de lui, Blanc Serpent s'est jeté sur moi, mais j'ai fait un saut périlleux en arrière et ai atterri sur mes orteils, respirant fort.

J'ai sorti mon propre bâton de ma ceinture. Il est temps de lui casser la gueule. En parant et en surinant, ma vision s'est fracturée, me concentrant seulement sur les points faibles et les ouvertures que j'avais, tout en déviant et en esquivant chaque coup et chaque fente de Blanc Serpent.

J'ai réussi à verrouiller nos bâtons ensemble, puis j'ai sauté par-dessus lui et lui ai donné un coup de pied à l'arrière de sa gueule, le désarmant. Puis, alors qu'il était désorienté, je me suis transformé en rhino et j'ai foncé sur lui si fort qu'il a volé dans le mur, le faisant craquer.

Pensant avoir finalement fait des dégâts, je me suis métamorphosé en ma forme humaine, haletante et mes bras tremblants. Aussi rapide qu’un éclair, il a foncé vers moi, me frappant si fort que tout mon souffle a quitté ma poitrine. J'ai percuté le mur d'en face et je me suis effondré au sol. La douleur était atroce, se propageant dans tout mon corps et je pouvais sentir mes pouvoirs essayer de me guérir, mais quelque chose les empêchait.

Mettant ma main sur le côté, je pouvais pas trouver mes deux côtes. En appuyant plus profondément, je les ai trouvées, quelques centimètres trop loin dans mon corps. Voilà pourquoi je pouvais pas respirer. Merde.

J'ai entendu un sifflement et par ma vision floue, j'ai vu Blanc Serpent se profiler au-dessus de moi, souriant diaboliquement. J’ai senti ses écailles dégueu glisser le long de ma peau alors qu'il m'enveloppait comme un cobra. Alors que j’ai senti qu’il m’avait soulevé du sol, j’ai ressenti une douleur aiguë dans le dos, mais je pouvais même pas me résoudre à crier. Il a commencé à presser, et je pouvais sentir ma conscience m'échapper, chaque respiration que je prenais me semblait de moins en moins profonde.

- La blague le plus simple du livre. Faire le mort et tu es tombée dans le piège, a-t-il rigolé en ricanant.

Du coin de l'œil, j'ai vu un flou se diriger vers nous et j'ai essayé de me préparer. Ayla s'est jetée sur lui, nous renversant tous les deux mais en me libérant. Elle a réussi à m'attraper comme une mariée, même si elle m'a secoué assez fort pour me faire gémir de douleur.

- Est-ce une sorte de réunion ?, a-t-il grogné. « Tous ces retraités qui sortent de leur cachette. Peut-être que je vous renverrai quelque part d’où vous reviendriez jamais ! »

- Ce serait bien, bon monsieur, mais on part. Peut-être la prochaine fois, a dit Ayla, alors qu'elle détalait avec moi en remorque, se dirigeant vers la sortie.

Blanc Serpent a rugi et commencé à courir après nous. Ayla a couru plus vite, esquivant les employés de l'entrepôt qui essayaient de nous attaquer.

- On va où ?, j'ai réussi à croasser.

- Tomo a dit qu’on avait fait ce dont on avait besoin, donc on sort d'ici, a-t-elle répondu. « On a placé un tas d'explosifs, donc maintenant on doit y aller. On a pas beaucoup de temps. Ils s'attendent sur le vaisseau. On se débarrasse de ce truc.

- Okay.

Ayla a couru à toute vitesse, zigzaguant dans l'agitation. Je ne pouvais pas garder mes yeux ouverts et la douleur dans mon corps était si écrasante que je pouvais à peine respirer. Mais juste au moment où on arrivait à la sortie, l'entrepôt a explosé.

La grave chaleur de l'explosion a fait craqueler mes lèvres, brûlant tous les poils de mes bras et aspirant toute l'humidité de l'air. L'onde de choc de l'explosion a fait tomber Ayla de ses pieds et j'ai volé hors de ses bras, m'écrasant si fort sur le sol boueux que je n’ai ressenti rien d’autre que mon cri. La douleur était si paralysante que je suis presque tombé dans les pommes et je suis resté allongée sur le sol, incapable de bouger, essayant juste d'aspirer un peu d'oxygène dans mon corps. Chaque goutte de pluie ressemblait à une balle frappant mon corps.

Ayla est apparue à côté de moi, brûlée et meurtrie, mais vivante. J’ai vu sa bouche bouger, mais je ne pouvais percevoir aucun des mots qu'elle disait. À travers les feuilles de pluie et ma vision déformée, j'ai vu un léger frémissement dans les décombres de l'entrepôt. Blanc Serpent a émergé, repoussant l'épave.

Saisissant une arme tombée, il a visé Ayla. J’ai essayé de l’avertir en criant, mais ma voix était piégée dans ma gorge. Tout ce que je pouvais faire était de regarder Blanc Serpent appuyer sur la gâchette et Ayla s'effondrer à côté de moi. Ensuite, le cri est sorti et tout est devenu noir.

* * * * *

Mari

Le vent frais d'automne agitait les arbres, emportant les derniers restes de l'été, alors qu'il courait à travers le cimetière, fouettant les extrémités de mon manteau. Chaque fois que je suis descendu ici, j'avais toujours trop de choses à lui dire, mais j'ai jamais su comment les dire. La blessure était encore trop fraîche.

C'était censé être une mission rapide.

J'avais cueilli des perce-neiges, les fleurs préférées d'Ayla, et je les ai déposés près de sa pierre tombale. À genoux, j'ai regardé les mots gravés sur la pierre et j'ai immédiatement fermé mes yeux. Juste voir son nom était déjà assez douloureux et j'ai senti des larmes chaudes couler sur mon visage.

Tu vois, quand je me suis réveillé à l'hôpital il y a quelques semaines, juste pendant une seconde, j'avais oublié. Parce que pendant un instant, tu oublies et c'est comme tout est encore normal. Mais puis, tu te souviens.

Et c'est comme la voir être flinguée encore et encore, à chaque fois. Mais tu peux pas arrêter de te réveiller. Tu dois juste continuer, même s'il n’y a aucune raison de continuer. Ma frangine était là quand je me suis réveillé. Je lui ai demandé comment j'étais censé me réveiller encore et encore pour le reste de ma vie quand ça faisait si mal.

« Tu le fais juste deux fois », avait-elle répondu. « Aujourd'hui, puis demain. »

Je me suis réveillé aujourd'hui. Vais-je me réveiller demain ?

À propos de l’auteur :

Coucou ! Je suis un étudiant de quatrième année en anglais, français et biologie. J'ai toujours aimé écrire et je suis très heureux et reconnaissant que mon histoire soit publiée ici. J'espère de tout mon cœur qu’elle vous plaira !