Le voyage qui a changé ma vie

Anna Pyrtchenkov

 

C’était une journée glaciale et pénible d’hiver. Le vent, comme un loup, hurlait derrière les parois fines de la salle de bains. Je me retrouvais seule, confuse, le cœur brisé et le mascara qui coulait. La terre semblait s’écrouler sous mes pieds. Des mouchoirs étaient éparpillés partout sur le sol. Le miroir, accroché au-dessus du lavabo, s’était brisé sous le coup de mon poing. J’étais assise dans la baignoire sous le jet de la douche, l’eau tiède tombant sur ma tête, sur mon corps toujours habillé, sur ma main qui saignait. J’étais fâchée. Ou pas. Je ne savais plus. Mon cellulaire, allumé, traînait sur le tapis pelucheux qui ornait le plancher de bois. Nous étions ensemble depuis quatre ans, Lucas et moi, depuis nos dix-huit ans. Dix-huit ans! L’âge de l’insouciance et du bonheur parfait... Ce matin-là, en classe de bio marine, il avait l’air tout à fait normal; je ne m’attendais pas à recevoir, plus tard dans la journée, un message aussi funeste. Dans la vie, je suis une fille très organisée et méticuleuse, je pense à tout à l’avance. Je croyais qu’on serait unis à jamais, lui et moi…

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Je regardais droit devant moi, le visage impassible. Oh, il était tellement imposant, éblouissant et costaud, mon Lucas. Mais comment avait-il osé rompre avec moi par texto ? Exactement de la même manière que mon père nous avait abandonnées quinze ans plus tôt, ma mère et moi… J’ai commencé à pleurer à chaudes larmes. Ses beaux cheveux blonds, ses yeux verts, son sourire parfait… parfait ? Peut-être qu’il était plutôt arrogant. Irresponsable. Lentement, les choses ont commencé à s’éclaircir dans ma tête… « IL M’A LAISSÉ POUR UNE AUTRE!! », me suis-je écriée en chialant. Soudain, j’ai remarqué une silhouette à travers le rideau de douche tout trempé. Une jolie brunette, habillée dans un style punk, est venait d’entrer dans ma salle de bains. C’était ma meilleure amie Triana! « Arrête de pleurer, ma tête de linotte! » Je me sentais comme si ma tête était en train d’exploser à cause de sa voix perçante. « Mmm-mais comment…? », ai-je bredouillé. Je lui avais envoyé un message SOS, seulement… je vérifiais… cinq minutes plus tôt! « Tranquille Céline, mon père était tout près de Ville-Marie et a pu me conduire chez toi! Maintenant, essuie-toi le nez et laisse-moi voir ta main! », a-t-elle dit en tirant le rideau. Elle s’est penchée vers moi pour m’aider, mais son sac s’est ouvert et quelques papiers sont tombés par terre. J’ai arrêté de pleurnicher pendant un instant. Je n’en croyais pas mes yeux… « Eh! C’est quoi que t’as là, toi? » « Des billets pour aller à Monaco! », m’a-t-elle répondu avec un sourire coquin. « T’es pas sérieuse! Tu m’niaises-tu? », ai-je demandé. À cet instant, Triana a récupéré les feuilles et m’a montré la réservation. Mes espoirs étaient confirmés. Je lui ai jeté un coup d’œil reconnaissant. « C’est la meilleure façon d’oublier ton chum… il vaut pas la peine de passer ta semaine de relâche à te morfondre pour lui! », a-t-elle ajouté en me passant une serviette pour que sèche mes cheveux. « Ça va être tiguidou, notre voyage, j’le sais! », me suis-je exclamée. On a commencé à faire nos valises tout de suite et le lendemain, on était déjà en route pour l’aéroport.

 

I : Lucie

Un. Trajet. Sans. Fin. En bref, Triana et moi avions dû prendre un avion de Montréal jusqu’à Paris. Puis un autre de Paris jusqu’à Nice. Le film diffusé pendant le vol était vraiment plate, alors on avait passé tout notre temps à placoter et à écouter de la zizique. Ensuite, on avait fait du pouce pour nous rendre à Monaco. Après être arrivées à Monte Carlo, nous nous sommes installées dans un Airbnb bien chouette au centre-ville, sur l’avenue Saint-Michel. On allait passer la journée à cogner des clous, on le savait, mais Triana m’a quand même proposé : « Allons explorer la ville tout de suite! Il faut profiter de notre court séjour ici! ». J’étais tout à fait d’accord. Alors, on a décidé de débuter avec le Musée Océanographique de Monte-Carlo, situé à trente minutes du AirBnB. Cet édifice était une construction impressionnante qui se trouvait en haut d’une falaise, face à la mer. À l’entrée, on a acheté nos billets et, enthousiastes, on est entrées dans la première salle d’exposition.

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« J’imagine que tu veux commencer par les tortues, pas vrai? », m’a lancé Triana. J’ai hoché la tête pour dire oui. Après avoir grimpé trois étages, on est entrées dans une chambre spacieuse. Devant moi se trouvait un bassin énorme avec des milliers de tortues différentes : une tortue luth, quelques tortues vertes, une tortue caouanne, une tortue imbriquée et des tortues olivâtres. J’étais aux anges, complètement émerveillée par ces créatures tellement lentes, mais si vulnérables. « Hé! T’as vu? », s’est exclamée Triana. « Ce centre recueille les tortues blessées et les aide avec la réhabilitation! » « Voyons donc! Que c’est cool ici! », ai-je répondu. J’étais tellement absorbée par mes pensées que tout à coup, sans faire exprès, j’ai heurté quelqu’un qui passait devant moi. C’était une femme blonde un peu plus âgée que moi avec un gros carnet plein de notes. « Désolée », ai-je marmotté, les yeux fixés sur le sol, me sentant coupable. Puis, j’ai levé les yeux et… quelle surprise! Au lieu de voir du mépris sur son visage, j’ai remarqué qu’elle me souriait. « Salut! Je suis Lucie! », nous a-t-elle dit. 

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On a bavardé pendant une demi-heure tandis que les visiteurs du musée continuaient à passer à côté de nous. Lucie était comme un livre que tu ne peux pas lâcher – je ne pouvais pas arrêter de lui parler. Apparemment, elle travaillait comme chercheuse principale au musée. « La chance! », ai-je pensé. « Du coup, Céline, c’est quoi ton programme d’études chez toi au Canada? », m’a-t-elle demandé. « La biologie marine. Je termine ma dernière année », ai-je répondu. « Ah, mais c’est trop bien ça! J’ai besoin d’aide pour faire quelques recherches et terminer les dissertations que je dois rendre en fin de semestre. J’ai remarqué que les tortues te plaisent beaucoup. Si tu veux, je pourrais t’embaucher comme assistante à distance! Tu pourras ainsi travailler de chez toi », m’a-t-elle offert. J’ai regardé Triana, bouche bée. « Bien sûr Céline! J’adorerai ça! Je te suis très reconnaissante pour cette opportunité », ai-je rétorqué. « Très bien! Voici ma carte de visite. La semaine prochaine, envoie-moi un email avec ton CV et on verra ensuite! Salut les filles! Je suis ravie d’avoir fait votre connaissance », et Lucie nous a quittées. J’ai remarqué l’heure; il était tard, le musée allait fermer. Triana et moi avons commencé à marcher vers la sortie. « Elle est ben smatte, cette Lucie! », m’a jeté Triana tandis qu’on quittait la salle d’exposition.

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On marchait lentement vers notre appartement, jubilantes. Je regardais le ciel. Il y avait des étoiles dispersées partout. Elles me souriaient. Elles me parlaient. Elles battaient des cils en me chuchotant : « Ça va être le meilleur voyage de ta vie! ». « Eh nana! Tu penses à quoi, toi? », m’a demandé Triana. « À la bouffe! J’ai une faim de loup! », ai-je répondu en lui donnant un coup de coude. « Il faut trouver quelque chose à manger. Sinon, on va pas survivre jusqu’à demain! » « J’ai vu un restaurant italien près de chez nous…  Polpetta je crois », me suis-je souvenue. « Ça semble bon à s’en lécher les doigts! », a affirmé Triana en se précipitant vers la direction de l’Airbnb. Après avoir dévoré notre souper, on s’est couchées, complètement épuisées.

 

II : Papa

Le lendemain, on s’est réveillées tôt à cause des rayons du soleil qui chatouillaient nos visages à travers les stores. « Que va-t-on faire aujourd’hui? », ai-je demandé. Triana, encore ensommeillée, a étendu son bras vers une brochure qui se trouvait sur la table de nuit, à côté de son lit. Après quelques instants, elle s’est exclamée, enthousiaste, « Check ça, le Grand Prix de Monaco va se dérouler à midi! ». « Bof, mais j’imagine qu’il ne reste plus de billets et qu’ils sont trop chers de toute façon. On n’a pas assez de bidous pour ça », ai-je rétorqué. « T’inquiète pas! Lâche-toi lousse, Céline! ». Triana s’est précipitée vers son cell pour surfer sur le site officiel de la course tandis que je me suis fait enfirouaper par la possibilité d’assister au Grand Prix de Monaco. Et, en quelques minutes seulement, elle a levé la tête, toute rayonnante : « Voilà! J’ai acheté les derniers! ». J’étais au septième ciel, ne pouvant pas en croire mes yeux. On a tout de suite décidé de nous y diriger.

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Avant de nous rendre à la course, on a bu du café et dégusté des brioches au beurre à la Boulangerie Eric Kayser. Après notre p’tit déj, on s’est précipitées vers la place du Casino. Il restait seulement quelques secondes avant le début du Grand Prix. J’observais la foule...quand la course a subitement commencé. Triana, tellement enthousiaste, sautillait sur place. Au loin, je pouvais voir les bolides multicolores – un vrai arc-en-ciel. En les observant passer devant moi à toute vitesse, j’ai remarqué une Mercedes d’un joli bleu. Deux tours de piste plus tard, le pilote de la voiture s’est arrêté pour qu’on lui change un pneu et je me suis dit qu’il ressemblait à quelqu’un que je connaissais. À ce moment-là, et à mon grand étonnement, le pilote a tourné la tête vers moi puis en un éclair a disparu dans un nuage de poussière tonitruant.

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« Eh! Tu as vu comment ce pilote m’a regardée? » « Un peu que je l’ai vu! » « Est-ce qu’on peut essayer de le revoir? Je crois que je le connais… ». « Mais bien sûr! Allons vers la fin de la piste, près de Saint Dévote », a répondu Triana avec un sourire taquin. Pauvre Triana, je n’allais pas courir la galipote, contrairement à ce qu’elle pensait, cette nounoune. On a marché rapidement pendant une dizaine de minutes. Quand on y est arrivées, il était là, en face de moi, couvert de sueur. Je regardais ses cheveux châtains, ses yeux verts, son nez aquilin, ses larges épaules. Je ressentais le regard de Triana qui nous observait, complètement stupéfaite. Il m’examinait, des larmes aux yeux. « Papa? ». Et je me suis jetée dans ses bras. Son étreinte était aussi protectrice que quinze ans auparavant. Il sentait bon. On est restés comme ça longtemps, chacun pensant au temps perdu.

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On a passé toute la journée ensemble à Monte-Carlo, Triana, mon père et moi. Il était déjà huit heures du soir, mais on se promenait toujours dans le Square Beaumarchais. Même si je n’avais pas vu mon père depuis quinze ans, j’avais l’impression que nous n’avions jamais été séparés. Je ne pouvais même pas être fâchée contre lui pour avoir été absent durant ma jeunesse. En le regardant, j’ai demandé : « Pourquoi maman et toi vous êtes-vous séparés? ». « Tu vois, ma chérie, j’étais stupide. Et je le suis toujours. Ta mère voulait que j’arrête de faire de la course automobile, car c’est dangereux. Mais je ne pouvais pas cesser… c’est ma carrière, tu sais? Alors, elle m’a dit de partir. Je voulais te retrouver ces dernières années, mais je ne savais pas si tu allais te souvenir de moi », m’a-t-il raconté tristement. Je l’ai serré dans mes bras tout doucement. On est restés comme ça durant un quart d’heure. Puis, papa m’a dit : « Bon, faut que je m’en aille. Je dois me lever tôt. Mais voici mon adresse en Normandie. Tu pourrais peut-être me rendre visite un jour, si tu veux. Et Triana, je suis ravi que ma fille ait une bonne amie comme toi ». « Félicitations pour avoir gagné la première place, papa », lui ai-je dit avant son départ. Il m’a souri et nous a fait la bise, à Triana et à moi. Puis il nous a quitté et s’est engagé dans l’avenue derrière. Triana et moi nous sommes dirigées vers notre Airbnb, nous aussi. Je savais déjà que ce soir, j’allais passer la nuit sur la corde à linge à cause de toutes ces émotions…

 

III : Charles

Le lendemain, on a décidé de nous reposer sur la plage. Après la rencontre avec mon papa, j’en avais vraiment besoin pour gérer mes émotions. C’était une journée bien ensoleillée et chaude, donc Triana et moi avons décidé de nous rendre à la plage, gougounes à la main. À peine dehors, Triana a commencé à protester : « Beurk, je transpire comme un bœuf! » « Lâche pas la patate! Il nous faut seulement une vingtaine de minutes pour y arriver! », lui ai-je répondu. Mais Triana a continué de se plaindre durant tout le chemin.

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Finalement, on est arrivées à la plage. Elle était vraiment magnifique : à ma gauche, il y avait des immeubles qui faisaient face à la mer. À ma droite, il y avait une centaine de palmiers. « Oooh, que j’aimerais pouvoir vivre ici. Je donnerais ma vie pour avoir cette vue chaque matin! », me suis-je exclamée en arrangeant nos serviettes sur le sable. « Peut-être, mais je ne supporte pas cette canicule. Je vais aller chercher des glaces! ». Triana a disparu derrière une petite cabane de surf. Je me suis allongée sur le sol, mes lunettes de soleil sur la tête, les yeux fermés. L’air chaud et épais semblait me câliner. Mon corps brûlait; le sable était une tôle de métal chauffée à blanc. Je voulais me lever pour mettre de la crème solaire quand tout à coup, je me suis rendu compte qu’un crabe s’était installé sur ma jambe. Il ne me quittait pas des yeux.

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J’ai commencé à courir comme une poule partout autour de la plage en criant. « Au secours! Aidez-moi! Ce crabe veut me dévorer! ». Une foule s’est formée autour de moi. Il y avait des gens qui riaient et qui me montraient du doigt. Je me suis arrêtée. J’avais honte, je voulais commencer à pleurer. Tout à coup, un jeune homme bronzé et musclé m’a pris par la main, m’arrachant le crabe de la jambe et le jetant dans l’eau. « T’es un vrai pissou, toi! », m'a-t-il dit avec un clin d’œil. Et comme ça, je suis tombée amoureuse de Charles, un québécois qui faisait ses études à l’étranger.

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Triana, pas encore revenue, était sans doute en train de se promener avec les glaces et sa playlist Spotify. Charles et moi avons donc eu l’occasion de passer du temps ensemble. « J’étudie la chimie à l’Université de Nice et je viens ici durant la fin de semaine avec mes amis. Mais je suis de Montréal, je fais partie d’un programme d’échange », m’a-t-il raconté. « T’es mardeux! Je voyage avec ma copine. Nous sommes ici seulement depuis quelques jours, mais j’ai déjà eu la chance de trouver un boulot à distance et j’ai même rencontré mon père après quinze ans! », lui ai-je confié. « Ouah! Tu capotes ou quoi? C’est génial ça! Je suis ravi pour toi! Tsé, je vais terminer mes études le mois suivant et on pourrait sortir ensemble dès mon retour au Canada », m’a-t-il proposé. À ce moment-là, j’étais la fille la plus heureuse du monde. Il semblait être si franc, si sincère, si gentil, si fidèle. Je me sentais complètement différente avec lui. On a gardé le silence pendant quelques minutes en observant le soleil qui se couchait. Soudain, nos yeux se sont croisés et nous nous sommes embrassés tout doucement. C’était le meilleur baiser de ma vie ! Et comme ça, assis tout près de lui, je lui ai révélé toute mon histoire avec Lucas. Puis, au coucher du soleil, nous nous sommes promenés sur la plage, main dans la main, avant de nous dire adieu.

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« T’as ton passeport? », m’a demandé Triana en me tendant un café. L’Aéroport de Nice-Côte d’Azur était plein de gens, tous en train de courir quelque part. « Tsé, j’aurais aimé avoir perdu mon passeport. De cette façon, j’aurais pu rester à Monaco… avec Charles », lui ai-je rétorqué. Triana m’a pincé le bras en me lançant : « Mais tu le vois dans ta soupe, quoi! ». « Ouain, c’est vrai qu’il me plaît ben trop. Faut que je te dise quand même merci pour tout ce voyage. Tu as vraiment pu me remonter le moral! ». Je l’ai regardé avec un sourire éclatant. « Oh bof, y’a pas de quoi. Je suis toujours là pour toi, Céline! », m’a-t-elle dit en me donnant un gros câlin. La file d’attente d’embarquement pour le vol AF7709 vers Paris était en train de se former au loin. En attendant, je me suis mise à observer tous les passagers. Devant moi, il y avait une fille qui parlait au téléphone. Elle avait les larmes aux yeux. Était-elle aussi en train de quitter quelqu’un qu’elle aimait, qui était proche de son âme? À gauche, il y avait une mère qui tenait la petite main d’une jeune fille avec des boucles d’or, sans doute sa fille. Et son père, il était où ? À droite, derrière la salle d’attente, j’ai croisé le regard de la jeune femme qui avait préparé nos cafés. Quant à elle, est-ce qu’elle était vraiment heureuse de travailler de longues heures à l’aéroport ? Aurait-elle choisi une autre carrière si elle en avait eu l’opportunité ? En un instant, je me suis rendu compte que grâce à notre voyage, je pouvais répondre à toutes ces questions pour moi-même. J’avais fait la connaissance d’un bel homme avec qui je pourrais recommencer ma vie à zéro, sans plus penser à Lucas. J’avais aussi eu la chance de voir mon père pour la première fois depuis longtemps. Et j’avais même pu trouver un boulot qui me passionne ! La tristesse et le vide que je ressentais une semaine auparavant avaient été remplacés par de nouvelles connexions que je m’étais faites à Monte-Carlo et tout ceci en présence de ma meilleure amie. Je m’étais tellement amusée dans cette ville si élégante et si majestueuse que j’avais complètement oublié tous mes problèmes. Et dans cet esprit, je suis montée dans l’avion, légère, exaltée, l’âme pleine de tranquillité.

 

À propos de l’auteure 

Bonjour ! Je suis une étudiante de quatrième année en psychologie et linguistique. J’ai toujours aimé l’écriture et les langues. Après douze ans en immersion française, je suis vraiment ravie de pouvoir prendre des cours en français à l’Université de Toronto, où chaque professeur est si encourageant et amical !